C’est une campagne de sensibilisation et de préparation inédite qui a débuté début janvier dans les Ehpad Saint-Dominique de Brioude.
Combien de résidents vont-ils être vaccinés ? Où stocker et sécuriser les doses de vaccin ? Les questions ne manquent pas.
Un comité de pilotage a été mis en place pour réfléchir à la future organisation interne. « Ça ne va pas être simple, confie Christine Méténier, la directrice. Il y a toute une logistique à penser et une part d’inconnu. »
Les Ehpad Saint-Dominique laissent jusqu’au 20 janvier à leurs résidents pour décider ou non de se faire vacciner
Cette semaine, les équipes médicales des Ehpad s’affairent à informer leurs résidents. Un courrier est envoyé en fin de semaine « pour informer les personnes âgées et leurs familles du déroulement de la vaccination ». Ce vendredi 8 janvier, un conseil de la vie sociale se réunit au sein de la structure. La semaine suivante, la directrice en personne, avec les infirmiers coordinateurs, iront à la rencontre des personnes âgées, « pour discuter, échanger et surtout répondre à leurs questions », explique Christine Méténier.
La dernière étape de cette campagne de sensibilisation sera la visite prévaccinale des patients volontaires auprès de leurs médecins traitants, qui ont été aussi informés en amont. « Rien n’est gravé dans le marbre, indique la directrice. Il y aura peut-être des résidents qui changeront d’avis sur leur volonté de se faire vacciner. »
Afin de laisser le temps de la réflexion, la date du 20 janvier a été fixée. Parmi les 160 personnes âgées des Ehpad Saint-Dominique, les avis sont partagés.
« Il y a ceux qui n’ont pas été contaminés et qui ont hâte d’être protégés grâce au vaccin. De l’autre, beaucoup d’interrogations sur l’efficacité et les effets secondaires. »
Christine Méténier (Directrice Ehpad Saint-Dominique)
Deux flux de distribution des vaccins
Cette période de sensibilisation s’accompagne en parallèle d’un gros travail logistique. Il existe deux flux de distribution des vaccins. Les pharmacies de ville et le centre hospitalier du Puy-en-Velay. À Saint-Dominique, les vaccins proviendront, « du flux A », c’est-à-dire d’une officine de Brioude. Car, « nous sommes dans un système intermédiaire. Pas directement rattachés à un hôpital mais avec une pharmacie interne à notre structure », poursuit la directrice.
L’autre problématique à laquelle sera confrontée l’Ehpad est la réception des vaccins. Quid des conteneurs frigorifiques et ensuite la sécurisation du circuit en interne ? « La logistique est assez lourde. Dans tous les cas, il faudra vacciner beaucoup de personnes en peu de temps car ces vaccins ont une période de conservation très courte. Ce qui pose des problématiques de personnel disponibles à mobiliser en peu de temps. »
Après la période de sensibilisation, la campagne de vaccination pourra donc débuter fin janvier à Saint-Dominique. « L’Agence régionale de santé (ARS) nous a garanti une dotation chaque semaine. »
La campagne de vaccination doit débuter ce lundi 11 janvier dans les Ehpad publics du Brivadois
Arrivées ce mercredi 6 janvier à l’hôpital Émile-Roux du Puy-en-Velay, qui servira d’établissement pivot en Haute-Loire, les premières doses du vaccin contre le Covid-19 sont ensuite réparties dans les différentes structures du département.
La campagne de vaccination doit débuter ce lundi 11 janvier dans les Ehpad publics de Brioude, Paulhaguet, Langeac et Saugues, qui dépendent du centre hospitalier de Brioude, indique Marc Vandenbrouck, le directeur.
« Il y aura peut-être quelques différences de timing dans la réception du vaccin entre les structures brivadoises »
Marc Vandenbrouck (Directeur centre hospitalier de Brioude et de l’Ehpad de Paulhaguet, Directeur par Intérim du Centre Hospitalier de Langeac et de l’Ehpad de Saugues)
À l’heure actuelle, « 4.800 doses ont été reçues, rapporte la préfecture de Haute-Loire, qui seront complétées par une deuxième dotation identique dans les prochains jours. »
Pour le moment, le nombre de résidents souhaitant se faire vacciner dans les Ehpad publics n’est pas connu. « La campagne de prévention et d’information a été menée durant les fêtes », ajoute le directeur.
Une fois les vaccins sortis du super-congélateur, à moins 80 degrés, les professionnels de santé n’ont que cinq jours pour l’inoculer. Autre difficulté, un flacon contient six doses qu’il faut administrer dans les six heures. Pour ce qui est du stockage et de l’acheminement, « l’hôpital de Brioude a ce qu’il faut pour sécuriser les vaccins ». Enfin, des échanges réguliers se tiennent avec les partenaires altiligériens du Groupement hospitalier de territoire (GHT), pour les aspects logistiques.